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Obi-Wan Kenobi

Réalisateur : Deborah Chow
Scénario : Hossein Amini ; Joby Harold
Sortie : 2022
Acteurs : Ewan McGregor ; Vivien Lyra Blair ; Moses Ingram ; Hayden Christensen
Note du film : 2/5

Après la chute de la République et la montée de l’Empire, un ermite jedi désabusé lutte avec sa foi brisée. Alors qu’il retrouve peu à peu sa spiritualité et un peu d’espoir autour de lui, les cicatrices de son passé refont surface, et il est une fois de plus confronté à ses méandres d’antan. Obi-Wan Kenobi doit alors affronter l’ombre désolée de son plus grand échec : Dark Vador.

 

Initialement prévu pour être un film, ce synopsis devait être l’essentiel du scénario traitant de l’ancien chevalier Jedi de renom. Après cinq ans d’attente, le long métrage est finalement devenu une série. Ce changement de format s’explique notamment par deux facteurs : l’échec commercial du film Solo (2018 ; Ron Howard) qui a rendu frileux le studio Disney pour réitérer un spin-off sur grand écran ; et la nécessité de proposer des séries vitrines afin d’attirer un nouveau public sur la plateforme de streaming Disney+.

Cependant, cette tournure dans la production de Kenobi a apporté son lot de désagréments. En effet, tandis que le projet original de 2017 voyait notre héros affronter seul Vador et ses agents, il est cette fois affublé d’une mission de sauvetage de la jeune princesse Leia. Or, la temporalité de l’intrigue se déroule entre l’épisode III et l’épisode IV. Une période narrative de 20 ans largement connue des spectateurs car depuis le rachat de Lucasfilm par Disney, c’est plus cinq œuvres (et bientôt sept) qui ont traité ce sujet. Le studio s’entête encore et toujours à développer cette parcelle de la gigantesque saga Star Wars – en rajoutant à l’histoire d’Obi-Wan de nombreuses sous-intrigues forcées.

 

L’arrivée de Reva, la troisième sœur inquisitrice, en est le parfait exemple. De prime abord, elle semble être un ajout intéressant, notamment dans le conflit qu’elle représente entre Vador et Obi-Wan. Pourtant, à la toute fin de la série, nous pouvons toujours nous questionner sur ses motivations et sur la nécessité de sa présence au sein du récit. En effet, même si sa scène introductive nous emmène doucement vers des dilemmes moraux, tout le build-up narratif est désamorcé à mi-parcours, et l’aventure se clôture sans réellement savoir ce qu’elle voulait être ou devenir. Tout aboutit à une histoire trop préoccupée par Reva, sans réellement l’exploiter à son plein potentiel.

Hormis Leia, chaque protagoniste est vide ou incohérent, à l’image des inquisiteurs de l’empire galactique qui refusent d’utiliser la violence envers des civils. Pour un régime despotique et totalitaire, faire preuve d’autant de gentillesse enlève de la crédibilité aux antagonistes. De plus, de nombreuses incohérences dans le scénario rendent dysfonctionnelle une saga vieille de 40 ans, dans l’unique but de faire avancer l’intrigue. Ainsi, dans cette optique de narration forcée, des personnages illogiques nous sont imposés dans des décors insipides. Où sont les planètes remplies de glace, de lave ou de forêt gigantesques ? Star Wars est avant tout une œuvre qui invite au voyage, à la découverte, et non aux aventures se déroulant dans des décors vides tournés dans le désert du Nevada.

 

En toute honnêteté, Kenobi devient une œuvre magistrale dès lors que l’intrigue s’intéresse à son personnage principal et ses combats face à Dark Vador. Jamais l’antagoniste légendaire n’a été si terrifiant, et leur affrontement final fait désormais partie des meilleurs contenus de l’univers Star Wars. Pour ce qui est d’Obi-Wan Kenobi, son interprète Ewan McGregor offre une prestation poignante d’un homme perdu et bouleversé par tous les événements s’étant déroulés à la fin de la prélogie. En somme, tout ce qui concerne ces protagonistes est parfaitement maîtrisé, et la mise en scène – de l’excellente Deborah Show – fait preuve d’audace lors de leurs confrontations. Malheureusement, tout ceci ne représente qu’un quart de l’œuvre complète.

Dans l’ensemble, si quelques grands moments viennent ponctuer la série, ils sont tristement rares et n’ont pas leur place pour un format télévisuel. La plupart des choix de narration sont arbitraires et laissent le spectateur frustré. Cette série possède indéniablement de nombreuses idées au grand potentiel, seulement tout est écorché par des obligations narratives pas toujours nécessaires. Il est désormais temps et nécessaire de quitter Tatooine (abordée pour la huitième fois), de rencontrer de nouveaux personnages, et de voguer dans d’autres périodes temporelles que George Lucas avait initiés au sein de son immense saga cinématographique.  

Alexandre

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