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Prey

Réalisateur : Dan Trachtenberg
Scénario : Patrick Aison
Sortie : 2022
Acteurs : Amber Midthunder ; Dakota Beavers ; Dane DiLiegro
Note du film : 4/5

La saga Predator est ce que l’on peut appeler une œuvre en demi-teinte. Le premier opus (1987) de John McTiernan est un travail millimétré où les codes du blockbuster reaganien ont été pulvérisés pour offrir un film viscéral, avec une confrontation épique dans la jungle du Guatemala entre une créature mythique du cinéma et un Arnold Schwarzenegger survitaminé. Predator 2 (1990) possède plus de lacunes mais on ne peut pas nier l’intelligence d’avoir placé l’intrigue dans la jungle urbaine de Los Angeles. Cependant, entre les deux nanars Alien Vs Predator (2004, 2007), la lourdeur de Predators (2010), et le catastrophique The Predator (2018), les suites n’arriveront jamais à la hauteur du premier volet.

 

A l’annonce du film Prey, les attentes étaient donc partagées. Certains y voyaient déjà un énième échec, d’autres un potentiel renouveau de la licence. Malgré ces avis partagés, Prey est un excellent ouvrage renouant avec les origines de la saga, tout en proposant un vent de fraîcheur (bien nécessaire).

En 1719, dans les grandes plaines des États-Unis, Naru est une jeune Comanche qui souhaite faire ses preuves auprès de sa tribu, mais plus particulièrement auprès de son frère, Taabe. Tandis qu’elle souhaite devenir une grande guerrière, les traditions ancestrales empêchent la jeune fille de devenir une chasseuse. Néanmoins, Naru va faire preuve de bravoure pour débuter une traque impitoyable lorsqu’un prédateur extraterrestre se pose sur la Terre.

 

La force de ce long métrage réside dans sa capacité à tenir en haleine cette chasse meurtrière, tout en gardant l’accent sur les personnages – ce que beaucoup de prequel/spin-off ne font pas. L’ambition n’est pas d’étoffer une mythologie qui risque de faire perdre l’aura de l’univers et surtout de la créature, mais bien de structurer l’ensemble autour de Naru – tout en injectant de la splendeur à l’alien qui avait largement perdu de son éclat.

En dehors de ce choix judicieux, la réalisation est une plus-value de grande qualité. Réalisateur malheureusement trop oublié, Dan Trachtenberg dévoile une histoire parfaitement soutenue, sans jamais précipiter l’intrigue. En usant avec brio de l’environnement forestier à sa disposition, le cinéaste fait doucement gonfler la tension pour atteindre un point culminant jouissif. Déjà à l’ordre dans l’excellent 10 Cloverfield Lane, le cinéaste prouve qu’il est le renouveau du cinéma d’action/suspense, à l’instar de John McTiernan dans les années 1980.

 

Amber Midthunder (interprétant Naru) est également remarquable dans sa prestation. Au cours de son parcours initiatique, elle délivre un jeu puissant et use de ses talents corporels – et oculaires – pour nous transmettre une tension palpable. Dans une chasse constante, même en plein silence, l’actrice est magnétique.

Malgré tout, le film possède quelques défauts qui, bien que mineurs, entachent ce subtil travail. En premier lieu, le scénario a recours à quelques clichés, plus particulièrement lors de l’épreuve rituelle pour devenir un guerrier Comanche et cette fameuse maxime pompeuse. De plus, les VFX sont parfois trop visibles et il est déconcertant d’apercevoir des effets 3D défectueux, surtout pour le camouflage du Predator.

 

Néanmoins, ces irrégularités sont superflues compte tenu du travail soigné apporté à l’ensemble. De la réalisation, aux personnages, sans oublier une musique orchestrale faisant ressentir un stress constant, Prey est une excellente recommandation. Cela prouve également qu’une suite ou un spin-off réussis sont toujours possibles tant que les intentions ou les histoires sont correctement exécutées.

Alexandre

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